Guérir son enfant intérieur : une rencontre qui transforme
- Sophie Bakan Thérapeute
- 6 mai
- 4 min de lecture

Il y a, en chacun de nous, un enfant. Un enfant qui n’a pas toujours été vu, écouté, aimé comme il en aurait eu besoin. Un enfant qui, parfois, s’est figé dans le silence. D’autres fois, il s’est mis à crier dans l’ombre de notre inconscient.
C’est cet enfant-là, l’enfant intérieur. Celui qui pleure encore dans l’adulte que nous sommes devenu. Celui qui, si nous n’en prenons pas soin, continue de souffrir… et de souffler sur nos peurs, nos colères, nos réactions excessives ou nos replis.
Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour aller à sa rencontre.
Depuis des années, j’accompagne des adultes blessés à renouer avec leur intériorité, à pacifier leurs douleurs anciennes et à s’ouvrir à une vie plus sereine. Et dans ce chemin, guérir l’enfant intérieur est souvent une étape incontournable.
Voici ce que j’aimerais te transmettre aujourd’hui.
Le poids de l’enfant blessé : quand l’adulte devient dépendant sans le savoir
Tu l’as peut-être déjà ressenti. Cette impression étrange de réagir « trop fort » à quelque chose de banal. Une remarque, un silence, un désaccord... et soudain, tout explose à l’intérieur. Tu te sens rejeté.e, abandonné.e, trahi.e.
Ce n’est pas ton adulte qui parle, ici.
C’est l’enfant.
Celui qui a été ignoré, comparé, dénigré, étouffé. Celui qui a appris à ne pas déranger, à mériter l’amour, à avoir peur du conflit ou du vide. Ce petit être intérieur, prisonnier d’un passé non digéré, s’invite dans ta vie quotidienne sans prévenir.
Et il prend parfois le contrôle.
Il te fait douter de toi, fuir les relations saines, chercher l’approbation des autres, réagir de manière disproportionnée… ou au contraire, t’éteindre. Et tout cela sans que tu comprennes vraiment pourquoi.
Le « fantôme » du passé : quand ce qui n’a pas été vécu revient en boucle
L’enfant intérieur blessé, c’est souvent une partie de soi restée coincée dans un moment de manque, de peur ou de douleur.
Quand l’enfance n’a pas permis de vivre pleinement les besoins fondamentaux — amour, sécurité, reconnaissance, expression émotionnelle —, ce qui n’a pas été vécu ne disparaît pas. Il devient comme un fantôme.
Un souvenir sans images. Un manque sans nom. Un vide qui prend toute la place.
Ce fantôme, c’est lui qui rôde dans ta vie d’adulte. Il se glisse dans tes relations, dans ta fatigue chronique, dans tes schémas répétitifs. Il se manifeste parfois par des symptômes physiques ou émotionnels que tu ne comprends pas.
Et il ne partira pas tant qu’il n’aura pas été reconnu.
« Ce que l’on ne veut pas savoir de soi-même finit par arriver de l’extérieur comme un destin. »
— Carl Gustav Jung
Le piège de la volonté : pourquoi tu n’y arrives pas malgré tous tes efforts
On nous apprend à avancer coûte que coûte. À « faire avec », à « prendre sur nous ». À être fort.e, à positiver. Alors on lutte. On s’acharne. On veut guérir « vite », comprendre « vite », aller mieux tout de suite.
Mais guérir son enfant intérieur ne se fait pas par la force.
La volonté, si précieuse dans certains domaines, devient ici un frein. Parce qu’on ne soigne pas une blessure affective en la forçant à guérir. On ne panse pas une plaie invisible en serrant les dents.
L’enfant intérieur a besoin de douceur, de lenteur, de présence. Il a besoin d’être regardé avec amour, et non avec exigence.
C’est en cessant de combattre que la paix peut revenir.
Comment reconnaître ton enfant intérieur ?
Voici quelques signes qui peuvent indiquer qu’un enfant blessé s’agite encore en toi :
Tu vis des émotions intenses ou disproportionnées, difficiles à gérer.
Tu te sens dépendant.e affectivement ou tu redoutes l’abandon.
Tu es très dur.e avec toi-même, dans une forme d’auto-jugement constant.
Tu te retrouves souvent dans des relations toxiques ou déséquilibrées.
Tu as du mal à te faire confiance, à poser tes limites, à te sentir « légitime ».
Et surtout : tu sens, malgré tout ton travail sur toi, qu’il y a encore quelque chose de non résolu. Quelque chose d’enfoui, de fragile, de sacré.
Alors que faire pour guérir son enfant intérieur ?
Prendre conscience.Nommer les choses, c’est déjà commencer à les transformer. Tu peux écrire, parler, dessiner… tout ce qui aide à sortir l’enfant du silence.
Créer un lien intérieur. Imagine ton enfant intérieur. Où est-il ? Que ressent-il ? Que dirait-il ? Parle-lui comme tu parlerais à un vrai enfant : avec douceur, patience, sécurité.
Accueillir les émotions.Ne cherche pas à « bien faire ». Accueille ce qui vient. Tristesse, colère, peur… ce sont les langages de l’enfant. Ils ont quelque chose à dire.
Te faire accompagner.On ne guérit pas seul.e une blessure qu’on a vécue dans la solitude. L’accompagnement thérapeutique permet de poser un cadre, une sécurité, un regard bienveillant. C’est un espace précieux pour retrouver ton unité intérieure.
Se réconcilier avec soi : une transformation durable
Guérir son enfant intérieur, ce n’est pas effacer le passé.
C’est l’intégrer. Lui donner une place. Faire la paix avec ce qui a été.
Et c’est surtout, retrouver ta puissance, en devenant l’adulte qui prend soin de cet enfant. Ce n’est qu’à cette condition que tu pourras aimer sans te perdre, poser des limites sans culpabiliser, t’écouter sans te juger.
La lumière ne vient pas de l’extérieur. Elle est déjà là. En toi. Il suffit d’ouvrir la porte.
Et toi… as-tu déjà rencontré
ton enfant intérieur ?
Partage ton expérience en commentaire. Et si tu sens que c’est le moment de commencer, je t’invite à franchir ce premier pas, n'hésite pas à me contacter. Je suis là, à ton rythme.
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